La Fédération Française de Triathlon & IPA : la digitalisation et la data au service de la performance

Performance
9/10/2025
Depuis 2018, la Fédération Française de Triathlon (FFTRI) s’appuie sur Innovation Performance Analytics (IPA) pour mieux structurer son approche de la performance. Une collaboration qui, pour Anthony Birat, chargé de mission Relève, s’est construite sur la confiance et l’écoute : « Les équipes d’IPA sont à l’écoute des besoins utilisateurs. Elles échangent directement avec les entraîneurs et les athlètes pour comprendre leurs attentes. Elles ont su développer une solution adaptée aux spécificités du triathlon, en prenant en compte la diversité des disciplines et la multiplicité des données issues de différents capteurs. »

PLAYSHARP et MEDISHARP : deux piliers pour accompagner les athlètes

Le module PLAYSHARP est devenu la pierre angulaire du suivi sportif à la FFTRI. Il permet de :

• Planifier les entraînements,

• Analyser les séances et les charges de travail,

• Suivre l’évolution hebdomadaire, mensuelle et annuelle,

• Monitorer l’état de forme à travers des questionnaires et l’analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC)

• Mesurer les adaptations physiologiques lors des stages en altitude ou en conditions climatiques extrêmes (chaleur, humidité).

En complément, la solution MEDISHARP est utilisée pour le suivi médical des athlètes, garantissant une meilleure coordination entre le médical et la performance.

Aujourd’hui, près de 130 athlètes disposent d’un compte PLAYSHARP – des jeunes en formation dans les pôles France, Espoirs ou au sein du dispositif IATE (Identification etAccompagnement des Triathlètes Emergents), jusqu’aux équipes de France olympiques et paralympiques. En parallèle, une trentaine d’entraîneurs et de membres du staff utilisent également la plateforme.

« PLAYSHARP n’est pas seulement un outil pour les athlètes de haut niveau. Il accompagne aussi la détection et la formation des jeunes talents, en leur permettant de progresser dans un cadre structuré et objectivé », ajoute Anthony Birat. Les données comme levier de décision »

Pour Tristan Le Corvec, éducateur sportif fédéral, l’apport des données ne se limite pas au suivi chiffré :

« Un chrono ou une vitesse de déplacement donnent déjà des indications utiles. Mais croiser ces données avec la puissance, la fréquence cardiaque, la cadence ou la lactatémie apporte une analyse beaucoup plus fine. Cela nous permet de prendre du recul sur la planification et de réajuster le programme si nécessaire. »

Les trois disciplines du triathlon nécessitent des indicateurs spécifiques :

• Natation : chrono, cadence, fréquence cardiaque, RPE (ressenti), lactatémie.

• Cyclisme : puissance, cadence, ratio FC/Watts, RPE, lactatémie.

• Course à pied : vitesse de déplacement, fréquence cardiaque, cadence, chrono, RPE, lactatémie.

Ce suivi global offre aux entraîneurs une meilleure compréhension des charges de travail, du rapport volume/intensité et de la récupération.

« Un HRV ou un ratio A/C qui n’est pas bon est une alerte immédiate. Cela permet de moduler le cycle d’entraînement, soit en réduisant le nombre de séances, soit en ajustant les intensités prévues », illustre Tristan Le Corvec.

En d’autres termes, les données permettent non seulement d’optimiser la performance, mais aussi de prévenir les risques liés au surentraînement ou à la fatigue excessive.

Anticiper l’avenir du triathlon grâce à la data

Le triathlon évolue rapidement, porté par de nouveaux formats spectaculaires (super-sprint, eliminator, Super League, T100). En parallèle, les outils de mesure se perfectionnent avec l’intégration de capteurs de température, de sudation ou de lactatémie. Cette évolutionmultiplie les données disponibles, rendant essentiel l’usage de plateformes capables de centraliser et d’analyser ces informations.

« L’utilisation d’un AMS (Athlete Management System) comme PLAYSHARP est pour nous un facteur essentiel, à la fois pour construire les projets de performance des triathlètes, mais aussi pour accompagner la montée en compétence des entraîneurs », conclut Sébastien Libicz, Conseiller Technique National.