Hypoxie et innovation : comment le CNEA et Playsharp révolutionnent la préparation des athlètes français

Performance
22/12/2025
Au cœur des Pyrénées, le Centre National d'Entraînement en Altitude (CNEA) de Font-Romeu joue un rôle central dans la préparation des athlètes français, notamment dans les disciplines d'endurance. À la tête de l'Unité d'Accompagnement à la Performance (UAP), Grégory Doucende coordonne une équipe pluridisciplinaire composée de préparateurs physiques, médecins, infirmiers et spécialistes STAPS. Leur mission : accompagner les athlètes et les staffs français dans la gestion des stress environnementaux, en particulier l'hypoxie et la chaleur, pour optimiser la performance.

L'altitude, un incontournable de la performance

Pour Grégory Doucende, l'entraînement en altitude est devenu un passage obligé pour les sports d'endurance comme l'athlétisme, le cyclisme ou le triathlon. « Dans ces disciplines, tout le monde utilise l'entraînement en altitude, il faut donc savoir être innovant », explique-t-il. Cette innovation passe par une compréhension fine des réactions physiologiques des athlètes face à l'hypoxie, permettant d'adapter la charge d'entraînement et la dose d'exposition à l'altitude de façon individualisée.

La puissance de la donnée pour mieux accompagner

Depuis trois ans, l'UAP a monitoré environ 8 000 nuits en chambre hypoxique, mesurant saturation artérielle, hydratation et variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). Cette expérience a permis de constituer une base de données riche, qui sert à établir des normes individuelles et à mieux comprendre les réactions physiologiques de chaque athlète.

C'est dans ce contexte que la collaboration avec Playsharp est née. « Nous avions besoin d'une plateforme sécurisée pour stocker et exploiter nos données de monitoring, tout en facilitant leur lecture et leur interprétation », explique Grégory Doucende.

Playsharp au service du quotidien des équipes de France

Au CNEA, Playsharp est utilisé au quotidien pour centraliser tous les paramètres de monitoring. Les données, initialement saisies manuellement chaque matin, sont désormais récupérées automatiquement grâce à des API connectant directement les capteurs à la plateforme, réduisant ainsi le risque d'erreur.

Le module hypoxique de Playsharp constitue le cœur de ce dispositif. Il regroupe toutes les informations pertinentes, telles que la saturation artérielle, la fréquence cardiaque nocturne, l'hydratation, la VFC et la charge d'entraînement. Chaque matin, le staff du CNEA dispose ainsi d'un tableau de bord clair, synthétisant l'état actuel des athlètes, l'évolution de leurs paramètres au cours du stage et les normes individuelles.

Grâce à cet outil, le staff du CNEA réalise des feed-back quotidiens aux entraineurs et staffs des fédérations afin d'ajuster la charge d'entraînement ou la dose d'exposition à l'altitude, et ainsi mieux gérer le double stress hypoxie/entrainement.

Une perception positive chez les athlètes

Si, au départ, certains athlètes percevaient ce suivi technologique comme une contrainte, ils en reconnaissent désormais les bénéfices. « Aujourd'hui, ce sont eux qui nous sollicitent », souligne Grégory Doucende. La donnée devient un levier d'autonomie et de compréhension pour les sportifs, leur permettant de mieux gérer leur effort et leur récupération.

Vers l'avenir : capteurs, données et performance

Pour le CNEA, l'avenir de Playsharp passe par une intégration encore plus large des capteurs et une exploitation toujours plus fine de la base de données accumulée. L'enjeu des prochaines années est clair : transformer la donnée en performance, tout en préservant l'intégrité physique des athlètes.